Grippe aviaire

Prostitution et fils barbelés

Ca y’est, la grippe aviaire est arrivée en Afrique. Ce ne sont que les prémices d’un bordel à venir où même le scénario le plus pire, ça va être rien par rapport à ce qui va se passer. En plus vu que les gens voyagent toujours avec leur poulet partout, même en avion…
Bref, hier soir, telle la cigarette du condamné, je me suis dit que j’allais aller manger mon dernier poulet.
Seul.
Face au mur.
Je regarde quand même la fin de la CAN parce que j’avais parié que l’Egypte allait la gagner parce qu’ils jouaient chez eux et qu’en Afrique ça se passe souvent comme ça. Bein c’était mal barré parce l’endroit que j’avais choisi pour déguster mon dernier poulet était plein à craquer. Je me trouve une place au comptoir sur un tabouret, là ou les serveurs passent et repassent pour prendre les commandes et balancer les assiettes sales, c’était la grande
classe, surtout qu’entre les serveurs et moi y’avait une fille bizarre qui faisait une drôle de tête et qui parlait toute seule en buvant une grande bouteille d’Amstel. Elle me demande si ça va en bavant et je lui réponds que quand on est au comptoir, il faut boire debout, pas assis, parce que c’est dangereux et qu’on peut tomber en arrière. Elle comprend
rien et elle rote. Ah vraiment une bombe sexuelle, donc je me dis que j’allais trouver un autre endroit pour aller manger le poulet d’autant plus que la vessie de la fille avait lâché et qu’elle pissait par terre. Je paye ma bière et je m’extirpe du caboulot. C’est toujours assez glauque ici mais ce soir, c’était quand même la classe.
Je file un billet au gamin qui garde ma voiture mais je me gourre de poche et je lui file 50 fois plus que ce qu’il touche habituellement et le gosse est resté scotché sans bouger en regardant le billet dans tous les sens pendant 30 secondes avant que ses amis ne viennent pour essayer de le dépouiller.
Comme j’en avais un peu marre des enfants des rues et des filles qui pissent, je me suis dit que j’allais aller dans un hôtel tenu par un grand groupe français côté à la Bourse de Paris dont je tairais le nom car je suis actionnaire. C’est cher et pas bon mais justement, y’a jamais personne.
Ca faisait un petit moment que j’avais pas été là et le snack de l’hôtel n’avait rien perdu de son lustre d’antan puisque j’étais le seul blanc entouré par douze filles de compagnie. Bon, je dis au serveur de me faire un sandwich au poulet a emporter parce que je peux pas rester là. Comme dans toutes grandes structures bien gérées par un groupe français
côté en Bourse, il lui a fallu 35 minutes pour me faire un putain de sandwich au poulet et j’étais comme la fille dans le film « Les Oiseaux », le nombre de putes était passé de douze à dix-neuf.

Ce matin, j’avais rendez-vous avec une fille soldat et on a bu un Fanta en face de son camp dans un snack bar entouré de barbelés mais elle est venue avec son M16 et c’est là que je me suis dit que, quand même, parfois la guerre ça a du bon. C’est pas à la Coupole que je pourrais boire un Fanta avec une swahilie de deux mètres qui pose son M16 sur la
table comme une pétasse parisienne y poserait son portable. Après j’ai été au bureau pour engueuler les gens et j’ai été changer de l’argent au noir. Et puis il s’est mis à pleuvoir, alors j’étais content parce que ça crève de faim dans tous les alentours à cause de la sécheresse mais c’était pas une pluie, c’était une tornade. En ville, y’avait des torrents dans les rues avec des chaussures et des chats morts qui suivaient le courant mais à la campagne, le paysan a dû voir
sa terre et les graines plantées se barrer dans la parcelle des voisins du dessous et sa maison s’effondrer sur sa famille suite à glissement de terrain.
Bref, c’était pas une chouette pluie en fait.
Il m’arrive que des merdes lorsque je décide d’être abstinent, j’arrête.

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