Abstinence nocive

Demain j’arrête !

J’ai passé la moitié de la journée avec un légionnaire, un ex-légionnaire, un ex-parachutiste et un civil. C’était des Français.
En fait, c’était assez sympa.
On a bien rigolé.
Franchement, je préfère passer mes journées avec des gens de droite ou d’extrême-droite qu’avec des connasses gauchistes de gauche. On a parlé de tas de trucs sympas genre les émeutes en banlieue parisienne, les soi-disant pédophiles, le froid, la situation économique en France, les caricatures à la con, tout ça en buvant des bières sous
un manguier.
Après, on a parlé de cul, c’était sympa aussi, après on a parlé de foot, enfin bref, on a abordé tous les sujets importants.
J’ai essayé d’enchainer sur la Corse mais là, les visages se sont fermés, visiblement là, j’avais pas fait mouche, alors comme j’avais merdé j’ai reparlé de la sodomie, des gros seins, et de la CAN.
Mais quelque chose avait été brisé entre ces gens et moi. Je le sentais bien. Je me suis rappelé que la Corse est le seul pays au monde à avoir réussi à virer la Légion étrangère. Et voila, j’étais encore pestiféré à 6000km de chez moi.
Bon, comme j’avais pas trop envie de faire le clown avec des types armés, j’ai payé la facture et je me suis barré.
Après, c’était le soir, et ce soir j’avais envie d’abstiner. J’avais envie de manger seul face au mur. J’ai été dans le caboulot à hamburger gras et après avoir commandé une bière, je me suis rendu compte que l’autre fille que j’avais viré de chez moi la semaine dernière était au comptoir avec deux types qui la tripotaient. Là, je me suis dis que tout con que je suis, j’avais pris la bonne décision. Ceci étant, j’avais pas trop envie de rester là à bouffer mon hamburger de merde alors j’ai dit au serveur d’offrir mon hamburger à un gamin dehors, moi je me casse. L’autre pitre était pas d’accord, alors je lui ai rappelé que je l’avais payé mon hamburger donc que je pouvais le foutre par terre et le piétiner avec mes pieds ou me le foutre dans le cul mais que tant qu’à faire autant l’offrir à quelqu’un et l’autre con argumentait encore donc j’ai pris l’assiette et je l’ai filé à une pute derrière, pute qui est venu pour me faire des
bisous alors j’ai dû remettre les choses au point en disant que je voulais juste me casser mais le serveur a commencé a engueuler la pute alors j’ai dit que vous me faites tous chier et que démerdez-vous mais le serveur m’a dit que fallait que j’aille payer ma bière au bar.
Je suis parti payer ma bière au bar et j’ai dit « salut » à la fille dans un dernier jet humanitaire, elle a dit aux types qu’elle ne me connaissait pas et les types étaient très jaloux, j’ai payé ma bière en disant juste aux types que je ne connaissais pas la fille du tout mais que j’avais encore un carton avec sa culotte sale et deux trois merdes qu’elle avait laissé chez moi et que faut pas croire que j’avais envie de séquestrer le carton mais que j’avais pas envie qu’elle vienne le chercher. Un des types s’est levé en me poussant en me disant que j’avais manqué de respect à sa petite amie.
Il avait un accent marseillais et il m’a dit qu’on allait aller dehors pour régler cette histoire entre hommes, en gros il voulait qu’on se batte. Je me suis excusé, je lui ai dit que je retirais tout ce que j’avais dit et que j’allais rentrer chez moi et que y’avait pas de problèmes mais l’autre con ne voulait rien savoir et il m’a trainé par le col dehors avec la pute qui hurlait « frappe-le ». On s’est retrouvé dehors et le type a enlevé sa veste pour me frapper mais le jeune policier en faction était un ex-rebelle que j’avais rencontré dans un camp de réintégration y’a huit ou neuf mois et il m’a demandé s’il y’avait un problème en pointant son arme vers l’autre Provençal tout excité. J’ai dit que y’avait pas de problème et que l’autre con de blanc de merde allait rentrer dans le caboulot calmement pour aller finir sa bière tranquillement.
J’ai filé un billet au policier et je suis reparti vers ma voiture gardée par trois merdeux, j’ai encore filé un billet à un des gosses et les deux autres lui ont couru après pour le frapper avec une pierre pendant que j’essayais de sortir de ma place bloquée par un connard de taxi de merde.
Les soirées « abstinence », c’est fini.
En plus, j’ai rien bouffé.