Ramadan

Coupures de Coran

C’est ma deuxième saison des pluies dans ce merveilleux pays. Elle a commencé à l’intersection de la brasserie et du quartier musulman. Une conduite d’eaux usées probablement bouchée par un cadavre de chien avait pété et les vélos roulaient, glissaient et tombaient dans la merde. Mon vigile n’avait pas eu le nez creux en lavant ma voiture ce matin…
La femme de mon vigile est malade. Elle est moche aussi, mais bon, elle est malade, car il voulait me la présenter pour prouver qu’il avait besoin de dix dollars pour la soigner.
Et la pluie, encore la pluie, j’ai fait construire une cabane en tôle sur mon générateur, mon jardin commence à ressembler aux décors de « Max et les ferrailleurs ».
Après, fallait aller au match de foot, j’aime bien le foot mais l’ambiance des stades de foot africains avec les flics qui frappent avec des bâtons pour que la queue soit rectiligne et la fumée des journaux brulés plus les lacrymos, c’est pas trop mon truc et en plus, j’avais paumé mon badge VIP. Enfin, autant, on me l’a volé mais je vois mal un enfant des rues assis sur un siège à coussin à côté du Ministre des Sports…
L’équipe nationale a perdu.
J’ai profité du désert en ville pour aller chez les Chinois pour acheter une valise. C’est une chouette valise qui rentre en cabine parce que les bagages en soute sont bloqués à Nairobi avec des chiens qui reniflent les armes et des kenyans qui tentent de voler mes slips: j’ai passé trois jours sans valise la dernière fois à Mombasa et quand je l’ai récupérée, le chauffeur voulait de l’argent parce que les douaniers sont corruptibles. Pour trois slips de bain et un t-shirt…
Je vais aller encore à Mombasa. Après tout, autant aller en terrain connu, je me vois mal à Zanzibar ou à Lamu en plein ramadan…
C’est une bonne période en plus, sans chiards et sans européens, j’aurais même pas besoin de draguer sur la piste torride de la boîte de nuit des putes puisque j’y emmène mon manger.
Je vais enfin me taper du saumon fumé matin et soir en lisant les dernières nouvelles du STANDARD concernant la famine au nord du pays.

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