Back in black

Le savon qui tue les germes de pieds dans la tête.

Je suis retourné dans la brousse début janvier, le voyage s’est pas trop mal passé mais j’ai du encore me taper 7 ou 8 heures dans cet aéroport de merde de Nairobi qui ressemblait plus à un camp de réfugiés qu’à un machin agréé IATA, une horreur. Y’avait des hindous qui faisaient des ablutions dans la cuvette des WC, y’avait des flics kenyans lourdement armés qui contrôlaient tous les types qui avait des têtes d’arabes, y’avaient des arabes qui dormaient dans la chapelle protestante et y’avait un type qui traitait tout le monde d’enculés au guichet de Kenya Airways: c’était un collègue à moi!
On a été boire un café pour deviser sur le fait que Kenya Airways était vraiment une compagnie de merde, que l’aéroport était une sinistre merde et que la brousse c’était de la merde mais que la France, c’est aussi nul en fait.
J’avais pas dormi depuis au moins 36 heures et j’avais du boire 12 cafés sans manger alors j’ai été vomir entre deux hindous et j’ai attaqué au Redbull pour essayer d’attraper la porte d’embarquement de l’avion qui est parti une heure en retard parce qu’un hindou avait foutu un animal vivant dans une valise sans trou dans la soute.
Ils ont fini par jeter la valise sur la piste et ont fait sauter les cadenas à coups de marteaux, c’était un con de chien sans poil mais il avait l’air décédé.
M’en fout, j’avais déjà vomi.
Putain, leur merde de vol allait passer par Kigali: depuis les histoires du Juge Hamburger, ça me faisait vraiment chier de rester ne serait-ce qu’une heure sur le tarmac de Kigali. Surtout que y’a des Rwandais qui rentrent dans l’avion, j’ai fait semblant de dormir et j’ai ruminé des conneries en anglais quand on m’a dit que ma tablette de merde n’était pas relevée pour le décollage.
Ouf, on a décollé dans les nuages, c’était le bordel, ça bougeait de partout, les Arabes priaient en arabe, les hindous priaient en hindou, les chiards de tous les pays chialaient dans toutes les langues et moi je me suis endormi.
J’ai récupéré ma cantine de légionnaire couverte de merde et de boue, j’ai pas osé la toucher; ça sentait le choléra, j’ai filé ça à un porteur et même les douaniers zélés n’ont pas voulu ouvrir mon truc, en fait, y’avait rien de spécial dedans, mais y’avait un figatellu, et un figatellu pour quelqu’un qui connait pas ça peut ressembler à un cadavre de bébé mamba noir et j’avais un peu peur qu’ils me flinguent mon figatellu…
Tout allait bien chez moi, y’avait ma bonne qui dormait et des cafards dans la baignoire, j’ai contacté mes contacts pour connaitre l’état de la situation dans le pays parce que quand j’étais parti, c’était le bordel. Ils m’ont rassuré en me disant que c’était encore pire, bon au moins, comme ça, j’étais rassuré, parce que je n’aime pas les surprises.
J’ai visité une dizaine de taudis parce que je veux déménager, avec une mention spéciale pour la baraque avec les fils électriques qui dépassaient de tous les murs et du plafond, le type me disait qu’en fait il suffisait de brancher les appareils électriques directement sur les fils et mettre du scotch autour mais qu’il voulait quand même 500$ par mois pour son truc et que les voisins n’étaient pas bruyants parce que y’en avait pas, c’est vrai, à part une dizaine de joyeux ados qui respiraient de la colle dans un sac en plastique dans la rue, y’avait pas de voisins.
Ah si, y’avait un camp militaire à 300m.
En prenant cette maison, j’avait plusieurs façons de crever différentes (électrocution, coup de couteau ou obus de mortier) mais le cumulus ne marchait pas alors j’ai dis que j’étais pas intéressé parce que seule l’eau chaude tue les morpions.
Mais bon, j’ai trouvé un autre truc pas trop moche alors j’ai signé parce que voir des trucs pourris qui puent avec des lézards morts dans les chiottes, des frigos moisis et des jardins avec des étrons humains, ça va bien un moment et le vague bonhomme qui s’occupe de tout là-dedans n’a pas l’air de sentir trop mauvais et a l’air en bonne santé toute relative.
J’ai été chez les Chinois qui sont ouverts le dimanche pour acheter des draps pour ma nouvelle maison mais j’ai merdé parce que j’ai pris une espèce de sens unique signalé par un panneau de merde rouillé à moitié masqué par une pub pour du savon qui génocide tous les germes des pieds à la tête et un connard de flic m’a cassé les couilles devant le magasin. Il m’a demandé mes papiers, enfin c’est ce que j’ai compris parce qu’il ne parlait pas le français. J’étais un peu énervé par ce connard tout droit sorti de la forêt alors je lui ai demandé à quoi ça servait que je lui file mes papiers puisqu’il ne savait visiblement pas lire. L’autre truffe a lu mon passeport à l’envers en s’intéressant à des vieux visas du Burkina Faso pendant que j’expliquais au patron du magasin chinois que je voulais juste dépenser de l’argent dans son magasin mais que y’avait un crétin de flic illettré qui s’amusait avec mon passeport, le Chinois est parti causer avec l’autre nouille en lui filant une clope et un Fanta mais ducon avait vraiment l’air motivé car j’avais les cheveux plus longs sur la photo, oui, ça m’arrive de me couper les cheveux connard, j’ai pris mon téléphone et j’ai fait semblant de téléphoner à des gens importants en balançant deux ou trois noms de ministres dans la conversation, l’autre con m’a rendu mon passeport et m’a fait un salut militaire.
Quel con: ça marche à tous les coups…
Comme j’étais content que l’autre âne se soit cagué sous lui, j’ai même acheté des cintres parce qu’on a toujours besoin de cintres. Et puis ils étaient en promo.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *