Historique

Le problème de la guerre, c’est la paix.

J’ai vécu des moments historiques. Des moments qui resteront gravés dans l’Histoire de l’Humanité dans les livres d’Histoire. Je pourrai fièrement dire « j’y étais ». J’en suis à une petite dizaine de « moments historiques ». J’y étais et globalement je m’y suis fait chier, le dernier MH (on va dire MH pour aller plus vite), c’était la semaine dernière lorsque je cherchais l’endroit où on torturait les gens pour aller voir les gens qui allaient sortir, 5 ou 6 types sortis de la forêt à qui on allait on rendre les chaussures, le matelas et la liberté. C’était historique, y’avait des TV internationales, heureusement parce que je savais pas où c’était. C’était un MH, j’avais la grippe et je cherchais l’ombre, y’avait des kalachs partout, je ne les vois même plus, j’arpentais les champs de kalachs avec des gens au bout en cherchant l’ombre là où d’aucuns agrippés à leur caméra de vacances chopaient le bout de l’oreille du MH. C’était durant Téléfoot en plus, j’aurais pu être chez moi à regarder Téléfoot en mangeant des Ritz mais non, j’étais dans un MH…Je transpirais comme un Gaulois arrivant en plein mois d’août à Figari, je dégoulinais de la gueule, les flashs crépitaient et je me suis tiré.
Je repensais aux autres MH que j’avais déjà vécu et c’était plus fun parce que j’étais en relative bonne santé si ce n’est quelques chiasses derrières les arbres mais y’avait plus d’improvisation et des gens qui sentaient mauvais, des rebelles limites cannibales, et beaucoup plus d’armes et des trucs lourds, des roquettes, des lances roquettes, des mitrailleuses que l’on fout sur les pick-ups, des gosses brûlés au chanvre ou à la colle.
Et des mines anti-personnel. Ca peut pas être un MH sans des mines planquées autour du MH, bon là, forcément on va pas caguer derrière le bananier mais c’est quand même plus fun. Ca sentait la sueur et la poudre à trois kilomètres, ça chantait des chants religieux, y’avait des munitions par terre et je bouffais un œuf dur en écoutant Chjami Aghjalesi sur mon iPod en attendant l’hélicoptère…
Loin des berlines de nos MH de maintenant avec les ambassadeurs et des gardes du corps discrets, oh à l’époque on avait les types avec les ceintures de grenades autour du corps, à la moindre étincelle, on rayait de la carte une ville de la taille de Nice (France). `
J’ai passé des journées dans un gilet pare-balles avec sa plaque de porcelaine sous du 40° à l’ombre à arpenter des camps improbables avec des types qui ne ressemblent plus à rien tellement qu’ils sont rongés par le typhus ou le palu et les mouches qui campent sur les plaies, des MH, j’ai gerbé dans la poche de ma veste quatre ou cinq fois. J’ai bouffé de la poussière propulsée par des pales d’hélicos en courant côté gauche-avant pour longer l’avant du truc pour rentrer sans se faire décapiter avec l’œuf dur qui nageait dans le vomi de la poche droite.
Bon, on n’à qu’à dire que tout va mieux et que l’on balance les MH dans des endroits huppés pour faire genre mais c’est pas ça qui sera plus MH que quand ils voulaient nous kidnapper et que seule la force de frappe du blanc armé les en a dissuadé, on était parti bouffer des brochettes après dans un resto pourri qui a brûlé depuis suite à une attaque rebelle. J’aimais bien ce bled, dans la forêt, y’avait des jolies femmes.
Anyway….
Sell in May and go away !

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