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Sasa! – Blog de Bonaventure Pochard

Sasa!

Je fais des progrès en swahili, hein ?

A l’instar des meilleures choses, les choses pas meilleures ont une fin aussi.
Je vais recevoir un aller-simple en business dans les semaines qui suivent: « Lord I’m coming home to you !« .
Bien entendu, les sentiments sont partagés car je ne pense pas être suffisamment préparé physiquement et psychologiquement à un retour en Europe surtout qu’en janvier, on se caille vraiment le cul, j’avais quitté Ouaga à 45° avec des gens qui dansaient pour arriver à Roissy par -5° avec des gens qui pleuraient (en fait, c’était des gens qu’on renvoyait au Mali ou je ne sais pas où).
Après, j’avais été malade pendant une semaine et j’avais l’air d’un figurant d’un film de Romero quand je me baladais dans la rue.
Ah non, ça physiquement, ça va être dur: la dernière fois que j’ai eu froid, c’était en juin dernier quand ils m’avaient envoyé dans une sorte de séminaire à l’intérieur du pays dans les collines et il a fait moins de 20° et comptais bien passer la nuit avec une couverture locale mais j’avais dû regarder le match de foot des Polonais, quelle merde…
Peut-être même 18° ou 17°, l’enfer.
Psychologiquement, ça va être très dur.
J’imagine que si je fous ma main sur les fesses de la serveuse à l’Hippopotamus de Roissy, elle ne va pas partir en rigolant et en tortillant du cul mais elle va appeler la section Vigipirate niveau turquoise du bazar de l’aéroport parce qu’un Russe a tenté de la violer…
Bon, ceci étant, si je vois des gens avec des gros fusils, ça ne peut que me faire du bien pour ma réadaptation progressive.
Enfin, tout ça, j’y pensais en mangeant de la chèvre avec de la banane (c’est pas bon la banane grillée) l’autre jour dans une sorte de fête de baptême dans les quartiers périphériques sud de la ville où l’on peut voir les chouettes collines d’où qu’ils balançaient les roquettes plus ou moins au hasard. J’avais amené du vin rouge pour moi et des Snickers fondus pour les enfants qui ont salopé leurs superbes tenues de baptême en moins de trois minutes.
Dans le pays du secret, tout se sait en moins de trois minutes aussi et le type qui nettoie les chiottes et qui a, donc, forcément beaucoup de travail avec les gens comme moi, est venu me voir pour savoir si je pouvais l’amener avec moi à Schengen comme « parrain » ou je sais pas quoi. C’est un gentil garçon qui sent le caca le matin et la javel à partir de 11 heures et je lui ai suggéré d’investir son potentiel-temps à draguer une vieille blonde dans le but de l’épouser.
Il est brave ce type, ça me ferait chier qu’il crève de froid au niveau de Kigali dans un train d’atterrissage.
Et puis la France est un pays d’accueil: je me rappelle encore de la solidarité nationale lors de la dernière évacuation des Français de Côte d’Ivoire où 48% des Français de France pensaient que c’était bien fait que ces types en t-shirts avec trois bonnes et deux jardiniers se fassent chasser de leurs maisons de 300m2 sans un sou.
Il est donc temps pour moi d’aller acheter des merdes d’hippos et de crocos en bois pour ramener des souvenirs à la con. En fait, je vais pas les acheter, j’ai deux ou trois jeans avec des trous et des chaussures qui puent, ça devrait pouvoir se négocier contre une vraie statue de guerrier africain qui danse et deux ou trois crocos de merde avec un masque sacré et un collier immonde.

Après tout, un croco en bois ça sert à rien, alors qu’un chouette jean, ça sert à s’habiller.

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