Merde

J’ai globalement passé une semaine de merde. Des problèmes électriques persistants alliés à des commerciaux débiles et des techniciens inefficaces ont fait que par trois fois, mes vigiles se sont battus avec les vigiles d’en face avec moi en slip en train de hurler que tout va bien et que le leucoderme est en bonne santé mais que va falloir débrancher ce bazar de merde d’alarme à la con.
Et ma voiture a failli exploser à cause d’un problème de refroidissement, et le type commençait à verser de l’huile moteur dans le récipient adéquat…Mon Dieu, moi aussi je peux être garagiste à ce compte-là…
J’ai réussi à échanger mon engin explosif contre une vieille Nissan Patrol qui a dû vivre quatre ou cinq guerres, c’est une voiture d’homme, y’a tout qui vibre, mes vigiles m’entendent arriver à 500 mètres, les suspensions sont mortes et ça pue un mélange de sueur, d’essence et d’huile. Et y’avait une chouette revue porno dans la boite à gants.
Il ne manque plus qu’un type debout sur le toit avec une mitrailleuse…
Ce vieux machin n’a pas de verrouillage centralisé alors j’ai dû claquer un brigand qui s’est engouffré par la porte arrière pour tenter de dérober les ceintures de sécurité.
Cette saloperie de camion s’est embourbé alors que j’étais déguisé en pingouin pour aller au mariage. Faut dire aussi que y’avait eu un orage relativement impressionnant 30 minutes avant.
J’étais coincé en costard-cravate avec 10 types qui poussaient derrière pour sortir le blanc de l’ornière dans le but d’avoir de l’argent.
C’était mon fameux trou du mois d’août de la compagnie de téléphone qui s’était ouvert, une tranchée comblée avec du sable et de la sciure ou je ne sais quoi, bref, de la merde. Ils ont gardé la terre pour la revendre.
Ce retard d’une heure m’a permis d’arriver au mariage à l’heure. C’est à dire une heure en retard.
On crevait de chaud, mais y’avait des chouettes tambours, j’ai pas touché à la bouffe car je connaissais l’endroit: j’avais passé une nuit aux chiottes grâce à leurs brochettes de poissons « en sauce épicée ».
Quand y’avait plus de Fanta, ça veut dire que c’était fini.
Les tambours sont revenus pour nous dire que c’était fini et la gérante du bazar hurlait dans tous les sens.
On s’est cassé en profitant de l’éclaircie mais c’était le bordel car l’orage avait fait des ravages en ville et y’avait des arbres sur la route et des gens qui regardaient les arbres sur la route.
J’imagine que les huttes en terre cuite des quartiers périphériques n’ont pas dû supporter le bazar…