Nyama Kwanyama

Dieu nous sauvera

Je me faisais chier et j’avais pas de courant chez moi alors j’ai pris la bagnole et je suis parti faire le con en ville.
Putain, la journée c’est sale, mais le soir c’est mort.
On m’avait dit que fallait pas aller à tel endroit parce que c’était un hangar à putes et à drogués mais y’avait une place juste devant alors je me suis arrêté.
Fallait payer deux dollars pour pouvoir voir des putes et des drogués.
Les putes étaient sur la piste en train de danser sur un tube congolais, « Nyama Kwanyama, la viande contre la viande, il faut baiser sans capote, Dieu nous sauvera, tralala… »
Y’avait pas de courant ici non plus, le générateur alimentait la sono et le frigo, on voyait rien, enfin moi je voyais rien car j’avais déjà une pute sur le dos qui voulait savoir pourquoi j’avais une tête de noir sur mon t-shirt. J’ai commencé à lui parler de Pasquale Paoli mais elle voulait un Fanta. C’était surréaliste.
« – Bon, alors Paoli, c’était le chef des Corses

  • Et tu habites où ?
  • Mais c’est y’a longtemps, depuis il est mort
  • Et après on va chez toi ?
  • Après, y’a eu Napoléon, et on a fait des tasses avec et un aéroport aussi.
  • Et tu as de l’argent sur toi ?
  • Non, mais j’ai le SIDA »
    Voila, là, elle est partie mais c’était pour laisser la place aux drogués.
    C’était un type « qui me connaissait ». Je lui ai remis une bière.
    Il était sympa ce type, il m’a dit que tous les malheurs de son pays en fait, c’était de ma faute et de celle de tout mes amis les colons blancs.
    Je lui ai dit que j’avais le SIDA aussi mais c’était pas son truc, et il a commencé à me chier un discours politique dans l’oreille en me disant que fallait exterminer la moitié du pays pour avoir la paix, je lui ai dit que c’était une bonne idée et que j’allais m’asseoir là bas, merci et bonne soirée.
    Je me suis foutu sur une chaise en plastique tout au fond pour pouvoir finir ma bière tranquille avant de me tirer mais la pute est revenue avec un type. Il était tout laid. La fille m’a expliqué que lui il se nommait Yohann et qu’il avait le SIDA comme moi et qu’il aimait faire l’amour avec les hommes comme moi.
    Ah, bein, je l’ai remercié parce que vraiment, je n’attendais qu’une seule chose, c’était bien qu’on m’amène un homosexuel tout laid qui a le SIDA.
    Il avait soif en plus ce con.
    Il m’a dit que j’étais très beau et après, il m’a donné ses tarifs et qu’il fallait juste que je reste deux minutes là, et qu’après, je pouvais le rejoindre dans les chiottes, celles du fond, où y’a un petit autocollant rouge.
    C’était pas très cher en fait, alors je lui ai dit que j’étais super intéressé de pouvoir connaître de nouvelles expériences avec un type tout laid qui avait le SIDA.
    Le type est parti vers ses chiottes et je suis parti vers la sortie et y’avait un type qui dormait sous ma bagnole.
    Quand j’ai démarré, il est sorti comme un diable sur le capot et il m’a demandé de l’argent pour la surveillance de la voiture.
    Je lui dit que j’avais le SIDA mais que j’avais laissé l’argent avec le type à l’intérieur dans les chiottes avec l’autocollant rouge.
    Il m’a dit qu’il pouvait pas rentrer, bon faut dire qu’il était mal habillé et que c’était un endroit select avec des putes moches et des types tout laid qui font des trucs dans les chiottes.

Bon, bein je suis grillé là-bas, maintenant.

Je ne vais plus y aller, je crois.

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