La mort
4 millions de morts devant chez moi.
Merveilleuse et sensuelle Afrique.
Le soleil se couche sur le lac, les hippos s’ébrouent et en profitent pour tuer un pêcheur, un croco chope le bout de jambe qui traine, et je suis là seul, enfin seul, à regarder les montagnes du Congo en sirotant un whisky.
Quatre millions de morts me regardent boire un whisky. C’est quand même une sensation unique que les moins de 60 ans ne peuvent pas connaitre puisque la seule référence d’un tel carnage c’est la guerre de 39-45 mais elle est finie depuis longtemps (depuis 1945 en fait).
Et là, je ne parle pas du Vietnam, de la Corée, de l’Algérie, de l’Irak ou des autres guerrounettes du XXe siècle: je parle du deuxième plus grand conflit du XXème siècle, qui se poursuit au XXIème siècle en plus, là, devant chez moi, juste derrière le cul de la serveuse.
En fait, en plus de voyager, on a l’impression de faire partie de l’Histoire. Bien entendu, nombre d’entre vous vont dire que je dis encore des conneries mais les chiffres sont disponibles sur internet, démerdez-vous un peu, soyez adultes cinq minutes.
Bon, le Congo, c’est très joli en fait et ça personne ne peut le nier, et je me souviens de nombreuses personnes qui allaient prendre le frais dans la forêt et qui à l’heure du repas sortaient pour aller chercher les paniers pique-niques et qui se faisaient arroser à l’AK47 mais ça va faire presque 10 ans.
J’ai prévu de faire un voyage au Congo, mais c’est assez compliqué en fait. C’est un challenge en fait, par exemple, apprendre la nétiquette aux cannibales.
Enfin bon, ceci étant, chaque matin en me levant, j’ai devant moi le plus grand charnier du XXIème siècle.
Et en plus, pour ne rien arranger, j’ai un pneu presque à plat.
Bonnes vacances.