Le dompteur d’éléphants
Aux frontières du n’importe quoi…
C’est mon vigile qui est venu ce soir quand je suis rentré et qui m’a donné une missive d’une fille. Il m’a dit que c’était une espèce de fille.
« Mon cher (mon nom mal orthographié) cheri comment ça va ? J’été vu quelque part et (illisible) sempatisé ton nom et j’ai besoin de cause avec vous. Pouvez-vous alors nous donner le rendez-vous à dimanche à 10 heures. ok bonne journée; bay bay. Lydia« .
Bon, ça tombe bien, j’ai pas encore de Lydia dans mon répertoire.
Je sais pas comment ça marche le Meetic africain mais c’est plus efficace que le Meetic français: j’ai rien demandé et j’ai une espèce de fille qui, sans me demander mon avis, va débarquer dimanche, après la messe, propre et dans sa plus belle tenue pour me raconter qu’on avait discuté dans un endroit où j’ai jamais foutu les pieds etc…
Bon, dimanche est un autre jour, gérons le quotidien: c’est vendredi soir et elles m’ont fait péter la boite à messages, j’ai l’enveloppe de mon Nokia pourri qui clignote.
J’ai été bouffer au caboulot et y’avait un gang de puzzone en face de moi, j’étais d’humeur badine, j’ai fait des clins d’œil. Elles ont rigolé comme des connes, putain, il en faut pas beaucoup pour être Brad Pitt ici…
Y’a la porte-parole des puzzone qui est venu me voir en me demandant si j’étais seul et en mettant la main sur la cuisse, je lui ai dit que j’étais seul en effet mais pas au point de vouloir manger un hamburger de merde avec la plus moche du lot. Elle a rigolé et elle s’est assise sur le tabouret à côté en me mettant ses deux mains sur les cuisses.
J’ai mangé mon hamburger en bavant et en lui crachant des bouts de salade dans l’oreille. Je lui ai raconté ma vie, je lui ai dit que j’étais sud-africain et que mon métier c’était dompteur d’éléphant, que j’étais venu dans son pays en vélo et que je connaissais personnellement son chanteur préféré. Elle picorait mes frites dans mon assiette, en me regardant d’un air langoureux et je lui ai dit que je devais partir car je devais aller promener mon éléphant car c’était l’heure de la
commission alors je lui dit bonne soirée et que vais l’appeler, elle m’envoie un « kiss de love ».
Au bout de trente secondes, l’autre limitée se rend compte qu’elle ne m’avait pas donné son n° de téléphone parce que je ne lui avait pas demandé et elle me court après dans la rue en me criant « Greg ! Greg ! », ce soir j’étais Greg, le dompteur d’éléphant sud-africain et elle me dit qu’elle veut venir avec moi pour aller sortir l’éléphant qui doit faire
poo-poo, et elle manque de se faire écraser par un collègue qui s’arrête à mon niveau pour savoir si tout va bien. Je lui propose d’embarquer la fille pour qu’il lui montre son élevage de gnous qui dansent la rumba, il me traite de con en rigolant et s’en va en me laissant seul avec le petit cabestron toute boulotte qui est déjà en train de s’installer dans
ma voiture. Coup de chance, elle a oublié son sac à main dans le caboulot, elle repart le chercher et j’en profite pour me barrer.
Je rigole tout seul dans la voiture et je décide d’aller en boire un dernier dans un rade sur la route et comme un con, je souris connement et je fais un clin d’œil à la serveuse, que je retrouve 15 minutes après, devant ma voiture. Je lui dit que y’a un type qui la cherche dedans mais que je vais l’attendre.
J’en profite pour me barrer mais je vais rentrer chez moi et là mon vigile me signale que deux filles se sont pointées en même temps devant mon portail et qu’elles ont failli se battre et il me rappelle qu’il m’avait demandé une sorte de planning, je lui explique qu’elles ont le même prénom et que je me gourre souvent et que je serais bien infoutu de
lui filer le moindre planning.
Bon, demain c’est samedi, c’est terrible, c’est terrible le samedi parce qu’elles se font chier toute la journée…