Cook fiction
Mon cuisinier a disparu.
Mon cuisinier a disparu depuis une semaine.
Il a laissé tout son bazar, ses ustensiles à la con, son carnet à spirale pour faire la liste des courses, son tablier qui sent la sueur et le gras, et même son crayon pourri.
C’est quand même étrange parce que je doute qu’il soit parti à l’étranger parce que l’étranger c’est pas loin mais c’est pire qu’ici.
Bref, ce connard m’avait convaincu de ne pas faire de courses puisqu’il était censé aller au marché tous les jours pour aller acheter la mangeaille en m’escroquant de 3 ou 4$ sur la note finale, mais bon, ça fait parti du budget.
On m’a rassuré en me disant que peut être il était malade ou qu’il avait juste été embarqué par la police et torturé pendant trois jours et qu’il allait revenir. Mais peut être qu’il s’est fait écraser par un bus ou il est tombé dans une embuscade et s’est pris une balle perdue.
J’en étais à imaginer toutes les suppositions voir même qu’il s’était marié à Paris Hilton et qu’il dégustait du caviar dans un hôtel de Bali mais il avait laissé ses plats spéciaux à lui qu’il avait payé avec son argent pour garder le manger au chaud quand le patron arrive en retard.
Il doit être mort en fait.
C’est pas inquiétant mais comme mon jardinier est mort y’a un mois, on dirait que y’a une épidémie de morts.
Ils m’ont filé une jardinière. Elle est petite et moche et elle ne parle pas le français. Mais en fait, elle ne s’occupe pas du jardin car elle lave mes slips. Je l’ai surprise en train de laver mes slips quand je lui demandait pourquoi mon cuisinier avait déserté et elle m’a fait des grands gestes avec ses bras pour aller voir là bas. J’ai été là-bas et y’avait ma bonne qui dormait. Même quand elle dort elle est moche. J’ai fait tombé un truc par terre pour la réveiller et elle est tombée du canapé en me parlant de Jésus mais je voulais pas du Jésus je voulais le plat du cuisinier mort que l’on pouvait mettre au four. C’était compliqué visiblement et y’a une discussion entre la fille avec mon slip à la main et ma bonne.
J’ai piqué leur merde de casserole pour réfugié pour faire mon putain de poulet mais quand j’ai allumé le four, le courant est tombé.
Entre les cadavres de cuisinier, les courses de poulet et les combats de slips, ça m’avait pris deux heures, donc j’ai fini par aller bouffer dans le bar à colon, c’était dégueulasse mais comme je suis tombé sur la serveuse qui est conne, je l’ai payé avec un faux billet que l’on m’avait refourgué la semaine dernière.
En plus d’avoir un cuisinier mort, j’ai un poulet mort. J’en aurais des choses à raconter à l’Eglise du Christ Vivant demain matin mais bon, je vais encore trouver une excuse pour pas y aller et j’arriverai en m’en tirer en disant que j’ai enterré mon poulet et j’arriverai à tripoter la fille dans l’après-midi.
Il faut positiver: c’est quand même mieux de tripoter une fille que de regarder Dimanche Martin, en plus j’ai pas de courant le dimanche et Jacques Martin est mort.