Sécheresse

Sècheresse, famine et cadavres de chiens.

Aujourd’hui, j’ai voyagé, j’ai vu la mort. En fait, j’ai vu des photos de cadavres et après j’ai été mangé une omelette et après j’ai été gueuler au service du personnel pour une histoire de pognon mais j’avais oublié mes photos de cadavres sur la table de la cafet alors je suis retourné les chercher mais le serveur m’a croisé sur le chemin et il m’a donné mes photos. Il est sympa, je lui ai filé un billet, de toutes façons, à part pisser, manger, déféquer, copuler, le reste de mon temps actif est consacré à donner des billets à des gens.
Pas grand chose sur l’agenda de la journée, ça tombe bien, on crève de chaud, il pleut pas depuis cinq jours. Le type qui a planté cette semaine, il peut se mettre sa récolte sur l’oreille et commencer à fabriquer sa propre boîte en bois.
Je suis parti à l’aéroport pour aller chercher une collègue et je suis arrivé en retard à cause d’un camion qui pour éviter une vache avait écrasé un cycliste et avait fini dans le fossé et tout le monde s’était arrêté pour regarder les types mourir, même la vache, et impossible de doubler le bazar parce qu’en face y’avait une file de 150 bagnoles qui
revenaient d’un enterrement.
Arrivé à l’aéroport en catastrophe, avec 30 minutes de retard, j’ai demandé à une fille qui vendait les cigarettes où était l’avion du jour et elle m’a donné son numéro de téléphone en me disant qu’elle s’appelle Cindy alors j’ai été voir un mec avec un gilet jaune pour savoir où était l’avion du jour et il m’a dit qu’il avait quatre heures de retard…
J’ai dis bonjour à une copine qui vend des souvenirs en bois dans une échoppe de merde et je suis reparti vers la ville et y’avait toujours 50 personnes à regarder les types agoniser mais les choses commençaient à s’organiser puisque des types avaient commencé à voler la cargaison du camion. Y’avait encore la vache aussi.
Ce soir, je devais vaguement sortir avec une fille mais je savais plus laquelle, ah oui, c’était la timide. J’ai retrouvé le post-it ou j’avais son numéro mais j’avais pas noté son prénom… Bon, c’est pas grave, on improvisera.
Je suis rentré chez moi et y’avais pas de courant mais y’avait des cafards, j’ai rappelé la fille pour lui filer un rencard dans un resto mais elle savait pas où c’était. Je connais mieux leur foutu pays que les locaux. Je lui dis que c’était le truc avec les palmiers, les blancs et les jolies voitures garées devant. Je suis arrivé à la bourre parce que mes vigiles m’avaient demandé en audience pour une histoire de piles dans la lampe-torche et un chien qui était mort, j’ai rien compris, je leur ai filé un billet à chacun et ils étaient contents. La fille était là, assise à une table je me suis excusé et j’ai appelé le type pour commander, on a mangé du poulet, parce que y’avais pas de poisson, y’avait plus de pâte à pizza, y’avait plus de brochettes, y’avait plus la sauce pour les pâtes, bref, y’avait 90% de la carte que y’avait plus.
Pendant que je tentais de me battre avec un vieux croupion en parlant de la qualification honteuse de l’Egypte pour la finale de la CAN, y’a deux énormes seins qui m’ont dit bonjour, en fait au-dessus, y’avait une fille qui voulait du feu, je lui ai donné du feu.
Après, on a fini le repas et j’ai invité la fille (dont j’ignorais toujours le prénom) à venir chez moi pour lui montrer ma collection de statuettes de masaï en bois en écoutant (si y’a du jus) de la musique romantique, genre Black Sabbath.
Et voilà t’y pas que l’aute bimbo revient vers la table, me fait une bise sur le front et dit un truc en langue indigène à l’oreille de la fille qui esquisse un sourire.
Je lui demande ce qu’elle a dit et en fait elle me dit que la fille lui a dit qu’elle au moins elle avait des gros seins, qu’elle était amoureuse de moi et que j’allais la quitter, la fille que j’avais invité, car j’allais venir avec elle, celle avec les gros seins.
Après, on est rentré chez moi et on a joué à la Playstation après j’ai appelé un taxi.
Je me suis servi un whisky en remontant ma braguette car j’aime bien jouer à la Playstation avec la braguette ouverte et j’ai repensé à cette journée sommes toute normale mais quand même quelque chose me tracassait.
Disons que je ne me sentais pas vraiment à l’aise. J’étais pourtant persuadé que j’avais mis mon chargeur Nokia dans la
boîte à gants.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *