Dieu

Une journée chargée…

La fille était nue.

Elle rêvait, à son quotidien, à son avenir avec comme seul bruit les grillons.

Et ils sont rentrés par la cuisine après avoir scié les barreaux tandis que deux autres avaient ligoté les gardiens dehors en les maintenant en joue avec le canon de la kalachnikov dans la bouche. Ils l’ont plaqué par terre avec un autre canon sur la tempe, étonnés de voir la maison habitée en fait. C’est là qu’il fallait gérer en fait, les deux premières minutes sont cruciales, c’est du quitte ou double avec le risque d’avoir ta cervelle qui redécore la tapisserie défraichie.
Ils cherchaient l’argent, mais y’en avait pas beaucoup puisque la paye avait tardé mais va leur expliquer, nue, avec un canon sur la tempe. Ils n’étaient pas tranquilles, plutôt paniqués même, déçus de ne pas pouvoir repartir avec une bonne liasse de dollars. Il fallait qu’elle parle pour éviter le viol, tout est parti, le téléphone, la TV, les conneries électroniques de lecteurs MP3 et autres. Tout ça avec des secondes qui durent des minutes et des minutes qui durent des heures.

Bref.

Elle est vivante.

C’était pas vraiment le truc que j’aurais aimé apprendre après le café mais comme tout peut arriver n’importe où, n’importe comment et n’importe comment, on n’a qu’à se dire que c’est la fatalité. En fait, c’est même un non-évènement parce qu’elle est encore vivante, pas violée, ni décapitée.

Mais c’est la loi de Murphy et je fut plongé dans un conflit de type Clearstream entre les vigiles et la bonne sur le coup de midi avec des détournements de kilos de riz qui semblaient rapporter un bon bonus à la bonne avec les vigiles qui m’avaient prouvé les détournements de deux kilos de riz sur un carnet à spirale. J’ai promis de régler le problème « demain » et je sais que la domestique va encore se rouler sur le tapis en prétextant que son 45eme fils est atteint d’une leucémie thermo-nucléaire de type aviaire.

Cerise sur le gateau, on doit me présenter demain matin, mon nouveau cuisinier, c’est l’idéal d’introduire un nouvel individu dans des histoires de détournements de bouffe, et puis je connais l’histoire, je vais avoir les trois premiers jours des kilos de poissons en sauce avec des bavarois aux fraises, bref 45 kilos de bouffe en trois jours puis de la merde après genre de la salade mal lavée et des rondelles d’ananas.

M’en fous, j’avais décidé d’être d’humeur joyeuse parce que j’avais invité une fille à boire un verre, ça me faisait tout drôle de pouvoir choisir une fille avant que ce soit une autre qui me choisisse alors je lui ai filé un rencard dans un endroit ou j’avais jamais été, un cybercafé de merde qui est plus connu pour la qualité de son change d’argent au noir que pour la la qualité de sa connexion.

Bien évidemment, c’était le bordel, y’avait trois types qui regardaient la télé et la serveuse m’a dit qu’on servait pas d’alcool dans leur bazar alors que c’était vendredi soir et que si j’avais pas mon whisky, j’allais tuer un chien. J’ai commande un putain de café et le courant est tombé, je me suis cassé et je suis tombé sur la fille dehors que j’ai amené dans un machin à blanc ou y’avait du courant.

C’était une soirée sympa, on a parlé de Dieu, et que finalement, une bonne journée c’est grâce à Dieu, ma foi pourquoi pas, Dieu c’est chouette et c’est Dieu qui t’a filé mon numéro de téléphone et c’est Dieu qui distille le Johnny Walker et c’est Dieu qui va guider mon 4×4 vers ton quartier de merde parce que t’es pas le genre de fille à coucher le premier soir et que ça tombe bien parce que d’une, je passe pas pour un pervers et que deux, je suis un peu crevé.

J’ai rendez-vous dimanche matin à 9h au Temple de la 9e avenue pour suivre trois heures trente de concert de Dieu protestant. Il va sans dire que serait là, extrêmement ponctuel, avec deux heures de retard et j’irai boire un café au Novotel et après on verra.

En plus, Dieu m’a guéri de la constipation. Je dois être le seul blanc constipé en Afrique. Même de la tête de perche du Nil bouffée aux vers comme dans le documentaire à la con de merde, primé dans des tas de festivals de connes du CCF à nattes puantes, ça doit pas être suffisant.

Bon, on va espérer que Dieu protège les barreaux de ma cuisine parce que j’ai pas envie de me faire violer.

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