France
Voici une jolie photo de mon compteur électrique séculaire.
Le type qui devait m’amener à l’aéroport a eu un problème avec sa voiture, en fait, y’a tout qui a pété devant chez moi avec de la fumée blanche de partout. Enfin, ça c’est ce qu’on m’a dit parce qu’au même moment j’étais à l’Ambassade de France en train de courir après l’Ambassadeur pour une putain de signature…
Putain de merde, je doit être à l’aéroport international pour mon départ définitif de ce bourbier dans trois heures et je suis coincé sur un canapé défraichi dans un territoire français à l’étranger en train de regarder les mauvais exemples de photos passeports pour les visas pendant que Son Excellence fait popo…
Bon, donc, j’arrive chez moi en taxi de merde avec mon papier signé et la bagnole du type fume encore…
C’est mal barré pour l’aéroport mais l’autre gros con de taxi ne veut pas m’amener à l’aéroport parce que c’est l’heure du manger…
Va manger, oh con de merde !
Je fais chauffer le portable et j’arrive à trouver un autre type de couleur leucoderme avec un 4×4 qui fume pas.
A l’aéroport, c’est le bordel: le vol d’Ethiopian est EN AVANCE !
Oui, vous avez bien lu.
Ca n’arrive qu’une fois par siècle, d’ailleurs ce n’était jamais arrivé.
Bon, le problème, c’était pas pour moi mais pour les autres qui se pointent à l’aéroport comme ils prennent le bus…polé polé.
Y’a un type avec un gilet jaune qui saute comme un con sur le tarmac, ça veux dire que faut embarquer et moi je cherche encore à me faire rendre la monnaie sur un billet de 100$ pour un sandwich et une bière mais je crois que la serveuse ne va jamais revenir…
C’est pas grave allez, c’est ma dernière BA…
Le vol se passe pas trop mal, c’est un vieux 737 pourri alors la classe affaires n’est pas au top niveau télés et conneries vidéo mais ils se sont rattrapés sur la bouffe: c’était un vol vers Paris alors c’était « Wine & Cheese » à volonté, j’ai gouté à tous les fromages et à tous les vins et j’avais une sale gueule à Roissy à 6h du matin mais bon, c’est pas la fête tous les jours.
Et je me reprends encore le syndrome de l’expat….
Le syndrome de l’expat, c’est rentrer dans une superette de merde genre Franprix ou autres, avoir envie de tout et sortir avec rien…
J’ai passé ma première semaine en France à bouffer comme un clochard sauf une fois ou j’ai pris des moules mais j’ai été malade.
Bon.
Voila.
Maintenant, je suis chez moi, en France et je comprends rien.
Et va falloir que j’explique à des tonnes de cons et de connes travaillant dans diverses administrations de notre joli pays que j’ai pas de carte vital, que j’ai pas de justificatif de domicile, que j’ai pas d’attestation d’employeur, que je ne suis pas un réfugié politique, que le pays d’Afrique d’où je viens est un pays et non pas une ville italienne.
J’ai dû prendre une assurance privée parce que je n’avais pas droit à la sécu gratuite des chômeurs parce que les gens qui gèrent les chômeurs avaient besoin d’une attestation de la sécu pour me déclarer chômeur…
J’ai pas eu le droit de voter aux législatives non plus, putain tu vas le faire le con sous les tropiques pendant plus deux ans pour apprendre aux ex-colonisés à foutre un putain de bulletin dans une urne et tu rentres chez toi, on t’empêche d’exercer ton droit légitime de citoyen !
Bon, en fait, je m’en foutais mais j’ai quand même foutu le bordel au bureau de vote pour la forme parce que de toutes façons, j’avais l’habitude de me faire chier le dimanche.
Bon, visiblement, la France c’est devenu compliqué…
Heureusement que je ne suis pas venu accroché à un pneu d’avion ou dans une pirogue pourrie parce que j’en aurais beaucoup voulu au passeur…